Extrait du journal
UNE PAGE D’HISTOIRE Nous détachons du discours do Victor Hugo, sur l’amnistie, les pas sages suivants, rappelant le coup d’Etat du 2 décembre 1851 : 11 y a vingt-cinq ans, un homme s’insurgeait contre une nation. Un jour de décembre où, pour mieux dire, une nuit, cet homme, chargé de défendre et de garder la République, la prenait au collet, la terrassait et la tuait, at tentat qui est le plus grand forfait de l'histoire. (Très bien ! a gauche.) Autour de cet attentat, car tout crime a pour point d’appui d’autres crimes, cet homme et ses complices commet taient d’innombrables délits de droit commun. Laissez passer l’histoire ! Vol : ’Angt-waq millions étaient empruntés de force à la Banque ; subornation de fonctionnaires : les commissaires de police, devenus des malfai teurs, arrêtaient des représentants inviolables; embauchage militaire, corruption de l’armée : les soldats gorgés d'or étaient poussés à la révolte contre le gouvernement régulier ; offense à la magistrature : les juges étaient chassés de leurs sièges par des caporaux ; destruction d’édifices : le palais de l’assemblée était démoli, l’hôtel Sallandrouzeétait canonné et mitraillé ; assassinat: Baudin était tué, Dussouhs était tué, un enfant de sept ans était tué rue Tiquetonne, le boulevard Mont martre était jonché de cadavres; plus tard, car cet immense crime couvrit la France, Martin Bidaurô était fusillé, fusillé deux fois Chariot, Cirasse et Cuisinier étaient assassinés par la guillotine en place publique. Du reste, l’auteur de ces attentats était un récidiviste, et, pour me borner aux délits de droit commun, il avait déjà tenté de commettre un meurtre ; il avait, à Boulogne, tiré un coup de pistolet à un officier de l’armée, le capitaine Col-Puygellier. Messieurs, le fait que je rap pelle, le monstrueux fait de décembre, ne fut pas seulement un forfait politique ; il fut un crime de droit commun. Sous le regard de l’histoire, il se décompose ainsi : vol à main armée, subornation, voies de fait aux magis trats , embauchages militaires, démolition d’édifices, assassinat. Et j’ajoute ; Contre qui fut commis ce crime ? Contre un peuple. Et au profit de qui ? Au profit d’un homme (Très bien 1 très bien 1 à l’extrême gauche.)...
À propos
Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.
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