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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 30 janvier 1878

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
30 janvier 1878


Extrait du journal

Ce que M. Portail demandait était des plus simples et n’exigeait pas des connaissances spéciales soit en anatomie, soit en peinture ou en sculpture : il s’agissait de passer atten tivement en revue toutes les œuvres des maî tres anciens et modernes qui se trouvaient à Paris et de noter comment ces maîtres avaient rendu les diverses émotions qui peuvent nous agiter: la joie, la colère, la haine, la honte. Au premier abord, le champ paraissait im mense et d’une telle étendue, qu’il faudrait de longs jours et de longs mois pour le par courir. Mais bientôt il s’était singulièrement restreint; car, à part quelques exceptions, les maîtres anciens comme les modernes ont plutôt cherché la beauté et le pittoresque que 1 expression de la vie : pour un Laocoon, des centaines de Vénus aux beaux bras ; pour un Philosophe, des milliers d’officiers, de chevaliers, de seigneurs en soie ou en ve lours. Cependant, malgré celte déception à la quelle ils n’avaient pas tout d’abord songé, ils purent faire encore dans les musées de longues promenades pleines d’intérêt. Ils partaient après lenr déjeuner pour le Louvre ; puis, après avoir passé deux ou trois heures dans les galeries, ils rentraient chez eux mettre en ordre leurs observations, après les avoir discutées et les avoir contrôlées par les impressions de 1 un et de l’autre. C’étaient alors de longues conversations, d’intermina bles digressions qui souvent les conduisaient jusqu’au soir ; et plus d’une fois, quand on venait annoncer que le dîner était servi, Em manuel s’écriait: Déjà ! Ainsi leur temps se trouvait rempli, ainsi leurs journées avaient un but. Mais peu à peu, Emmanuel montra moins d’ardeur pour cette étude qui, pendant les premières semaines, l’avait véritablement pas sionné. Il eut des prétextes pour ne plus aller au Louvre ; et souvent, en travaillant dans son...

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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