Extrait du journal

ger, sa raison en péril. Durant ces jours d’angoisses , Dominique se multiplia. Ses devoirs remplis auprès de M. de Chasseneuil, il allait relever la sœur de charité qu’il avait installée au chevet de Louise. Depuis les d rmères paroles échangées avec le comte , au sujet de Mlle Noblet, le brave homme avait inutilement attendu que son maître renouât, de lui-même , ce sujet de conversation. — Attends , attends , se dit-il un matin , en rentrant plus tard que ne le permettait son service personnel auprès du comte Audié, tu m’as détendu de te parler de madame, mais je trouverai bien le moyen de t’en faire parler le premier. — Dominique , mon ami, lui dit M. de Chasseneuil, tu te négligés ; il y a deux heures qu on te cherche partout ; on pré tend môme que tu n’as pas couché à l’hôtel. — En effet, monsieur le comte , cela m’arrive quelquefois. — Et tu l’oses l’avouer ? — Oui, monsieur le comte, je l’ose. Tu es mon aine de quinze ans et je ne veux te faire la morale, car tu n’aurais qu’à vouloir prendre ta revanche et alors ce se rait à n en plus finir ; cependant, tu me per mettras de te dire que c’est t’y prendre un tard, pour taire le jeune homme. Je ne tais pas le jeune homme, mon sieur le comte ; je fais, autant que possible, 1 homme de cœur ; voilà tout. Diable ! Mais voilà une phrase qui ne manque r.i de tournure, ni de mystère... Et monsieur Dominique a passé sa nuit ?... demanda André d’un ton goguenard. Oh \ une bien charmante nuit 1 répon dit le digue serviteur en souriant tristement. — Je te fais grâce des détails ; je te de mande seulement d’où tu viens ? — Je viens d’un endroit où l’on souffre, répondit Dominique, et où j’ai fait prendre...