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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 31 octobre 1875

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
31 octobre 1875


Extrait du journal

cor fiance dans le travail national. Les ex cédants d’impôts se chiffrent par plus de 100 millions de francs. Les royalistes de toutes nuances en sont réduits à exhaler les derniers cris d’une rage impuissante. Les bonapartistes s’apprêtent à tenter un dernier effort, que le sentiment de l’honneur national suffira à déjouer, en l’absence d’une administration assez ferme pour appliquer la loi à des factieux. Et cependant cette constitution n’est encore qu’une loi qui attend son exécution. Les adversaires de la démocratie soupçonnaient si bien l’accueil entnousiaste qu’elle allait recevoir du pays, qu’ils en ont ajourné l’application par les plus misérables expédients. Mais nous tou chons au terme. Les élections sont proches. Grâce à elles, les amis comme les adver saires de l’œuvre des constituants de février pourront juger ce que pèsent dans les sympathies du pays les institutions nou velles. Je suis tranquille sur l’épreuve. Une lois l’Assemblée nationale dissoute, la France ayant à choisir entre l’affermis sement de la légalité républicaine et les fauteurs de désordre, de réaction et de res tauration, n’hésitera pas, d’un bout à l’autre du territoire, aussi bien au nom des intérêts conservateurs que des aspirations progres sives, à envoyer sur les bancs des deux Chambres une forte majorité de gouverne ment républicain, décidée à faire porter tous ses fruits à la politique suivie en ces dernières années. C’est à créer cette majorité que doivent être consacrés désormais tous nos elforts ; c’est pour atteindre un résultat aussi décisit pour la fortune de la France, qu’il importe que le sullrage universel soit consulté aux élections législatives par la voie du scrutin de liste. En dehors des considérations gé nérales qu’on peut faire valoir, et qu’on fera valoir, en faveur du scrutin de liste contre tout autre mode de votation et qui toutes peuvent se résumer d’un mot : — une lutte d’opinions substituée à une lutte de personnes, — il est une raison plus haute encore et plus pressante pour les défenseurs de la constitution de s’attacher énergiquement au scrutin de liste. Le scru tin de liste seul permet, dans chaque dé partement,suivant son tempérament propre, la conciliation et l’alliance électorale entre toutes les fractions du parti loyalement constitutionnel. Cette alliance si précieuse et si salutaire, conclue à la Chambre sous les auspices d’homrnes comme MM. Thiers, Casimir Périer, Léonce de Lavergne, etc., doit, en effet, être continuée devant le suffrage uni versel. Il ne faut jamais oublier les services rendus et ceux qu’on est en droit d’attendre. L'exemple de ces citoyens s’engageant ré solument dans les voies de la démocratie libérale et républicaine, a puissamment influé sur l’opinion publique, et il est né cessaire de montrer à tous que ce n’est pas là un accord passager que peut rompre la première difficulté, mais au contraire une coopération réfléchie et durable, en même temps qu’un encouragement à l’union, à la concorde des bons citoyens pour le relève ment de la patrie. Le scrutin d’arrondissement, en suscitant les compétitions personnelles, en rompant toute unité d’action d’un arrondissement à un autre, en surexcitant les haines et les rancunes, exclut toute modération dans les choix et transforme cette grande consulta tion du suffrage universel en une multitude de petites guerres de clochers, sans gran deur et sans signification politique. 11 im porte au succès et à la durée d’une politique d’apaisement et de modération que le scru tin de liste, qui est à l’heure actuelle l’état légal, reste acquis au pays. On a peine à comprendre que les auteurs ou les parti sans de la Constitution du 25 février puis sent hésiter sur une pareille question. Je le dis en toute sincérité, ce sont les ré publicains de raison qui ont le plus d’intérôt au succès définitif du scrutin de liste. Mes renseignements, en effet, me permet tent d’affirmer que c’est eux seuls qui ont tout à perdre au scrutin d’arrondissement, et je ne crains pas d’être démenti par l’évé nement....

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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