Extrait du journal

On a dit beaucoup de mal, et trop souvent à juste raison, de la presse ; en une circonstance au moins il est impossible qu’on lui adresse — même rétrospectivement — le plus léger reproche. Elle s’est montrée à la hauteur des tragiques événements qu’elle était appelée à commenter. Elle a fait preuve alors de mesure, de justesse et de fermeté. A la fin de juillet et au début d’août 1914, réalisant spontanément et avant qui que ce soit l’union sacrée, la presse française n’a plus eu qu’un but : maintenir le calme et la confiance, rassurer les esprits et, fidèle au rôle éducateur et moral qu’elle ne devrait jamais abandonner, elle a su, prêchant d’exemple, aider un pays à rester digne au milieu des affres d’une agression sans précédent, elle a su ne pas se laisser aller à des réactions toujours déplacées à partir du moment où elles deviennent dangereuses pour l’intérêt national....