Extrait du journal

DE toutes nos provinces nous parviennent des appels angoissés : on nous demande de crier, une fois de plus, la grande pitié de la terre de France ; elle traverse une terrible crise d’abandon. La situation, on ne le sait que trop, était déjà critique dans la paix ; la guerre l’a tragiquement aggravée. L’ordre d’appel a vidé nos campagnes. Les anciens restent, dira-t-on. H n’y en a guère. Regardez... Ils sont peu nombreux, à la campagne, les hommes au-dessus de cinquante ans, capables encore de travailler ; c’est que l’autre guerre avait déjà décimé terriblement cette génération-là....