Extrait du journal

Est-ce que, logiquement, rationnellement, on eut dire à un peuple : le Septennat, rien que e Septennat, après le Septennat le néant ou le déluge ? Est-ce qu’il est possible de cantonner la pensée publique dans l'étroit intervalle de six ou sept ans ? Le Septennat isolé et concentré sur lui-même, le Septennat ne tranchant aucune des questions fondamentales qui agitent les esprits, ce n'est pas la trêve de sept ans, c'est la préoccupation anxieuse de sept ans. Les peuples ne sont pas assez philosophes pour vivre au jour le jour. Nous verrons combien de voix recueillera, dans Maine-et-Loire, la formule septennaliste et quelles chances lui réservent les autres élections auxquelles nous allons assister. Mais ou nous nous trompons fort, ou bien les masses électo rales passeront à côté de l’homme qui ne veut que représenter le septennat, et elles iront aux régimes caractérisées ; comme dans les derniers scrutins, c’est entre la République et l’Empire que se livrera la vraie bataille. Ou l'a dit depuis longtemps : le suffrage universel ignore les nuances, les demi-teintes ; il ne connaît que les couleurs. P. Gauran....