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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély, 4 décembre 1909

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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély
4 décembre 1909


Extrait du journal

S'il fallait démontrer que nos Quinze - Mille se moquent du pauvre monde, il suffirait de prier les électeurs de venir assis ter aux séances de la Chambre, où le budget est en discussion, sans être discuté, mais simple ment voté à tour de bras. Le budget est cependant la chose principale, pour laquelle sont élus les députés, dans tous les Etats du monde. C’est le tableau des recettes et des dé penses d’une nation. Les recettes sont constituées par les impôts payés par les contribuables. C’est donc ici que les députés devraient intervenir avec vigueur, pour écarter tout impôt injuste ou trop onéreux. Il en est de même des dépen ses, qui devraient être examinées et discutées avec soin, puisqu il s’agit du meilleur emploi à faire de l’impôt. Le sont-elles ? Non. Songez aux deux milliards, c’est-à-dire aux deux mille millions destinés à ces innombrables fonction naires, dont la principale fonction consiste à faire élire monsieur le député ! La discussion du budget est donc le travail le plus important des mandataires du peuple. Or, pour ce travail essentiel, d’où dépendent les charges de la nation et les avantages quelle peut en retirer, on compte à la Chambre à peine cinquante dé putés sur six cents. Ils étaient bien au complet, quand ils votèrent leurs quinze mille francs. Cela les regardait, mais les intérêts du peuple ne les préoccupent guère. Ah ! s’il s’agissait de renverser le ministère, et de s’en partager les dépouilles, vous les verriez tous courir comme des affamés, gesticuler comme des fous, et hurler comme des loups. Pensez-vous qu’il en serait ainsi, si nous avions un Chef di rectement nommé par le peuple? Pensez-vous qu’ils oseraient ne se présenter aux séances que dans l'espoir d’y trouver un os à ronger ? Pensez-vous qu’un Chef d’Etat, digne de ce nom, tolérerait un pareil sans-gêne, et qu’il ne rap pellerait pas à la pudeur de pareils margoulins ? Il est même certain qu’il les renverrait aux électeurs, en leur collant, sur le dos, le seul nom qui leur convienne : Malfaiteurs publics. Mais que voulez-vous que fasse ce pauvre Fallières ; autre chose que digérer ses douze cent mille francs ? N’est-il pas leur élu, par con séquent leur humble serviteur ? Sans eux, il ne serait rien.Par eux il est Président. Il reçoit les...

À propos

Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.

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