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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély, 9 décembre 1909

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Le Journal de Saint-Jean-d’Angély
9 décembre 1909


Extrait du journal

Tout arrive : M. Briand prêche la discipline aux gardiens de la paix et M. Combes la probité aux dé trousseurs des Congrégations. Il ne reste plus à une acquittée célèbre qu’à ouvrir un cours public de fidélité conjugale. C’est dimanche, à l’assemblée générale de la Société Amicale des agents de police, à Paris, que le président du Conseil a montré l'im portance qu’il attachait à la défense de l’ordre et de la sécur^é. Il a tenu aux gardiens de la paix le langage d’un père également soucieux de leurs intérêts et des intérêts de la Société dont il est devenu l’infatigable soutien. Son intervention était motivée par les manifestations d’impatience et de mécontentement qui se pro duisirent tout récemment parmi eux. Ne se permettaient-ils pas de trou ver que la paix, dans les rues, était d’une protection de plus en plus laborieuse, et n’osMent-ils pas déjà émettre 1’ dée de s’ériger en syndi cat, comme tout le monde ? M. Briand s’est empressé d’aller calmer cette irritation naissante et rappeler tous ces braves gens au plus sacré de leurs devoirs. Ce devoir, notre président du Conseil le connaît pour avoir passé la première partie de son existence à taper sur la police avec toute la vigueur de son éloquence inter nationaliste. H y a quelques années encore — c’était l’époque où il faisait son apprentissage ministériel en élabo rant le projet de loi de Séparation — il voyait dans tout gardien de la paix un instrument de la tyrannie sociale. Combien de succès de réunion pu blique ne dut-il pas à la violence avec laquelle il dénonçait, aux co lères du prolétariat les malheureux agents qui avaient l’audace d’exé cuter la consigne qu’ils avaient re çue des ministres d’alors ? A ce moment, l’obstacle au pro grès social, c’était la police, cet aveugle rempart de l’autorité et du capitalisme égoïstes. Dimanche, c’est exactement le contraire que M. Briand a déclaré à tous les agents rassemblés devant lui : « Il n’y a pas de progrès possible sans vous », leur a-t-il dit avec la même conviction qu’il mettait na guère à les condamner et à les chas ser de la République de ses rêves collectivistes, qui n’est point préci sément celle qu’il a réalisée. « Le progrès ne s’enfante ni dans le désordre, ni dans la violence : il sort d’un milieu calme, ordonné, réfléchi ; et c’est vous qui êtes les véritables collaborateurs du progrès social. » Il s’est attaché à leur faire com prendre que leur mission s’ennoblit tous les jours et à les couvrir de fleurs, — afin que le « rempart aveugle » ne vînt pas à lui manquer, mais continuât à protéger l’ordré avec une fidélité inébranlable. Jamais ministre de l’intérieur,...

À propos

Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.

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