Extrait du journal

(Suite) Cette petite femme sans fiel, sans orgueil, sans envie, souffrait de ne pouvoir frotter, laver, cuisiner à son aise. Maintenant qu’Alban était un grand et beau garçon, bien doux et bien élevé, que Margueret était libre et tranquille, elle eût déclaré hautement que son mari était le meilleur de tous, son fils le plus beau de la terre, et que la femme la plus heureuse du monde était la mère Margueret. La petite maison était propre, gentille, bien tapissée à l’extérieur de grands rosiers tout en fleurs ; vis-à-vis la porte s’ouvrant sur le jardin, une pelouse de gazon toujours vert donnait accès à une tonnelle sous la quelle on prenait les repas en été. La pièce du rez-de chaussée, où se tenait habituellement la famille, était une grande salle à manger lambrissée de chêne noirci par le temps ; le;> dalles en marbre bleu étaient propres et luisantes, les cuivres res plendissants. Dans les dressoir?, les plats et les assiettes d'étain brillaient comme de l’argent....