Extrait du journal

Il est temps de s’organiser en vue des élections prochaines. Un an à peine nous en sépare. Or, pour pré parer une aussi grande lutte, ça n’est pas trop de commencer dès mainte nant. Nos adversaires nous donnent un exemple que nous devons suivre. Ils cherchent par tous les moyens à fortifier leur action électorale en se groupant et en fondant des organes de combat. Allons-nous rester les bras croisés en présence de ces préparatifs et de ces essais de mobilisation des troupes du Bloc ? L'enjeu de la bataille qui se livrera l’an prochain mérite que nous la disputions avec une énergie que seul peut donner l’amour de la liberté en péril. C’est en effet le dra peau de cette liberté que nos pères de 1792 ont défini « une et indivi sible » que l’on veut arracher d’ins titutions dont la liberté est la raison d’être et la devise. Après les atteintes à la liberté d’association ; A la liberté d’enseign ^ment ; A la liberté des cultes ; A la liberté de conscience dans toutes ses manifestations extérieu res et sous toutes ses formes, d’autres suivront dont les curés ne seront pas seuls victimes. Aux dé pouilles de ceux-ci s’en ajouteront de nouvelles. Le curé de demain sera « le propriétaire », et quand il ne restera que lui à tondre, il verra de quel acier sont trempés les ciseaux du Bloc ! N’entend-on pas de tous côtés parler de monopoles ? Le monopole de l’enseignement sera la préface du monopole des assurances — il en est déjà question — et du monopole de l’alcool, en attendant d’autres mo nopoles. C’est dans la logique et notre situation financière, dont le tableau effrayant a été dressé par M. A. Dubost, exigera bientôt ces solutions depuis longtemps préconi sées par les socialistes d’Etat, four riers du collectivisme intégral. Nous y allons tout droit et rapidement. Quand un peuple se désafîectionne de la liberté, il est mûr pour toutes les servitudes. Dans la voie des expropriations pour cause d’utilité sociale, qui sait où le législateur s’arrêtera, qui sait où il pourra même s’arrêter. Ferons-nous le pas décisif ou au rons-nous le courage de crier : halte-là ! et d’imposer à nos élus un programme de liberté, de réels pro grès démocratiques et de réformes véritables, qui ne peut avoir rien de commun avec les surenchères démagogiques et les haines sociales qui sont le fond de celui de l’adver saire. Nous posons la question. Dans une série d’articles, nous essaierons de la préciser et de l’élucider. * * * Nous comptons sur nos amis pour nous aider dans la campagne qui commence, et pour répandre autour d’eux notre organe. Il est modeste, mais il n’y a pas de petits outils pour faire le bien. L’administration de V Union est...