Extrait du journal

Il touche à h question électorale,tout est là. Il jette des mots tellement vibrants qu’ils pourraient être entendus. Et qu’arriverait-il si nos amis, élec trisés par ce tribun, venaient à s’apercevoir qu’après tout ils sont le nombre ; qu’ils ont, eux aussi, droit au pouvoir et,plus que tous les autres, les moyens d’v parvenir ; qu’ils font fausse route lorsqu’ils s’occupent de tout, se saignent à blanc pour des milliers d’œuvres et oublient l’œuvre essentielle, celle qui, bien menée, rendrait presque toutes les autres superflues ? Qu’arriverait-il si, écoutant ces conseils, s’ils se mettaient résolument à l’œuvre électorale avec cette énergie, cette téna cité, celle générosité, cette intelligence et ce désintéressement qu’ils prodiguent sur cent autres terrains ?... Voilà ce qui épouvante nos jacobins et arrache à toutes leurs poitrines et à toutes leurs presses, ces clameurs effrayantes, mais surtout effrayées. Que conclure de tout cela ? Il faut en conclure que la question électorale est la question capitale. D’instinct, l’attaqué s’arrondit le bras pour protéger sa tête. C’est là le point vital. C’est donc là qu’il faut frapper l’ennemi, si prompt à protéger ses urnes dès qu’on menace d’y toucher. A l’œuvre donc, mais à l’œuvre électorale avant tout ! « Le Drapeau » Le journal le Drapeau, d’hebdomadaire qu’il était, devient quotidien. Son premier numéro a paru samedi. De l’article de son rédacieur en chef, M. Maurice Barrés, in titulé le Drapeau nous détachons la phrase finale : Nous nous adressons aux innombrables dé sabusés : nous entendrons leur protestation patriotique, nous l’enregistrerons et puis nous leur dirons que pour remédier aux effets il faut atteindre les causes, car un parti natio naliste sans programme ne serait rien que le décevant témoignage d’une noble sensibilité. Dans ce même numéro, M. Paul Déroulède publie, sous la rubrique « Tribune des Proscrits », un article : Salut ! daté de StSébastien. Nous en extrayons la fin, qui est un salut aux patriotes de tous les partis : Salut à vous, patriotes de tous les partis qui, même en réprouvant ma politique et en déplorant mon intransigeance, savez bien que je n’ai au cœur que l’amour ardent de la na tion, que le culte passionné de la patrie. Et par-dessus les monts et par-delà les mers qui me séparent de ton sol sacré, salut à toi, France ! Bonne chance à notre jeune confrère....