Extrait du journal
Nous avons donc une armée d’où, jusqu’ici, même dans les moments de trouble le plus profond, la poli tique a été absente. Pourquoi ? Parce que, depuis 1871, sans dis tinction ‘d’opinions ni de partis, nous avons eu tous en France jus qu’à ces derniers temps la même conception de l’armée. On avait pu contempler,- pendant la terrible guerre, l’union de tous les Français sur les champs de bataille. Après comme avant la proclamation de la République, personne n’avait voulu voir que l’envahisseur à repousser, que la France à défendre, sans s’inquiéter de savoii qui la gouver nait. Après la paix, tout le monde pensa qu’il fallait à tout prix que cette union fut la même, aussi intime, aussi compacte le jour où il faudrait de nouveau se lever pour combattre l’ennemi et venger la défaite. Et alors tous pensèrent que le plus sùr moyen de parfaire cette union dans la guerre future de revanche, c’était de la réaliser d’abord dans la préparation de la revanche. Tout le monde en France admit que, pour atteindre ce but, il fallait absolument que l’armée reçut comme chefs tous ceux qui seraient les plus dignes de la commander, sans s’inquiéter de savoir à quelle classe de la société, à quel parti ils appartenaient, sans autre distinc tion entre eux que leur mérite, en leur demandant seulement à tous de ne jamais manifester publique ment leurs opinions politiques. Cette conception fut réalisée ; grâce à elle, l’union exista dans l’armée, intime et compacte, et il a fallu l’arrivée du général André au pou voir pour semer la division dans ses rangs. Aujourd’hui, nous sommes en présence d’une conception nouvelle et toute différente de celle que nous venons de décrire. On entend que l’armée soit républicaine, et pour cela on ne veut plus que des officiers républicains. Républicains. 11 faut s’entendre sur la signification de ce mot. Ce tenue, en effet, dans la bouche de nos adversaires, n’a plus le même...
À propos
Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.
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