Extrait du journal

» Sous la forte impulsion d’un ministère courageux, soutenu par une majorité fidèle (Salves d’applaudissements), la route est en partie déblayée de l'obstacle congréganiste. La formidable armée monacale est délogée des couvents où elle ensevelissait la vie, des écoles où elle répandait des germes de guerre civile, des officines industrielles où elle mêlait le commerce du sacré et du pro fane, la vente des miracles et des denrées, des allumettes et des liqueurs. Demain,l’ex ploitation de la charité et de l’assistance lui sera interdite, des mesures sont à l’élude, la République reprend enfin le patrimoine de nos pères de la Révolution. Nous espé rons, nous attendons la promulgation de la loi libératrice du genre humain votée en 1790, par la Constituante : « Les Congré gations d’hommes et de femmes sont, sup primées en France » La République scel lera la tombe de ces revenants du moyen âge. (Applaudissements prolongés ) » Nous avons dépassé l’aurore. Le jour point où une autre vieille loi entrera bientôt en vigueur. Le mémorable décret de la Convention ; « La République ne salarie aucun culte », figurera en janvier prochain à l’ordre du jour de la Chambre. La iupture avec Romeest faite, la séparation des Eglises et de l’Etat la consommera. » Le F.-.Bonnet sonne ensuite le ralliement pour le vote de cette ré forme : « Un devoir rigoureux, inflexible, s’impose désormais à chaque citoyen. Le fanatisme clérical cherchera à fomenter des troubles La perfidie romaine s’efforcera à désagréger le bloc démocratique et à recruter des alliés dans nos rangs. Contre les agents provoca teifrs du désordre à l’intérieur, contre leurs complices de la Congrégation qui propose ront d’atermoyer, de négocier, d’ajourner la dénonciation du Concordat à une échéance indéterminée, se dresseront tous les hom ■ mes de pensée libre. (Bravos.) » Vous serez au premier rang de celte phalange. Votre esprit politique est trop avisé pour ne pas admettre les mesures qui ménageront la transition des lieux régimes et rendront aisée et immédiate l’application du nouveau. Les timorés de la majorité par lementaire n’auront plus une seule raison de ne pas s’associer N l’initiative gouverne mentale. » Dans la dernière partie de son discours, le F.-. Bonnet ramasse toutes les calomnies les plus ridicu les inventées contre i’Eglise et les fait siennes. Est-ce ignorance ou mauvaise foi ? L’un et l’autre....