Extrait du journal
qu’il a voulu faire une allusion voilée à un 2 Décembre quelconque qu’il se croit le droit de blâmer dans le passé ou de redouter dans l’aveuir. Oui, j’ai parlé d’une infusion de violettes, mais je n’en connais pas de plus chaude que celle qui a été préparée et servie autrefois, au pu blic, par M. le procureur général luimême. J’ai là, en effet, un discours de lui dans lequel il s’explique en ces termes sur le gouvernement tombé, gouverne ment qu’il soutenait alors avec une cha leur au moins égale à la mienne : Mais pour refouler l’émotion qui me ga gne... Vous le voyez, messieurs, l’émotion, à différentes époques, prend des formes également différentes chez M. le procu reur. Mais, pour refouler l’émotion qui me ga gne, je reviens à la pensée de mes devoirs et j’accomplis le premier en déposant publi quement au pied du trône la respectueuse y expression de ma profonde reconnaissance et de mon entier dévouement. L’Empereur a daigné me placer à la tète du parquet de la Cour de Rouen; je ne désespère pas de l’y bien servir, s’il suffit pour cela d’une foi monarchique inébranlable, d’un attache ment sincère à la dynastie et d’un amour toujours constant pour les libertés sages dont l’Empire, disais-je en revêtant pour la première l’hermine, n’a jamais voulu décou rager les nobles amis. Et M. le procureur général, alors comme aujourd’hui, n’oublie pas davan tage le ministre de la justice et le garde des sceaux de l’époque. Vous l’avez vu tout à l’heure éprouver le même besoin intéressé, peut-être, de venir défendre M. le garde des sceaux Martel et M. le le procureur général Renouard, qui n’a valent rien à faire ici. Il avait alors la même prudence et les mêmes précau tions, vous allez en juger : Ma gratitude s’adresse aussi au ministre courageux dont la bienveillance est venue me prendre sur le siège qui satisfaisait si pleinement A mon cœur et à mon ambition. En m’élevant jusqu’à vous, il a prévenu mon attente et dépassé ma hardiesse. Sa hardiesse ! En vérité, messieurs, je prouve, puisqu’il s’agit de violette, que M. le procureur général eu a tout au moins la modestie, s’il n’en représente plus la signification politique. Vous devez trouver dans le ton actuel de M. le procureur général une diffé rence complète avec le tou de cette épo que là. Cette différence explique les cou leurs assez peu riantes sous lesquelles il a cherché à me peindre à vos yeux. Je continue. Avec une abnégation et une simplicité sincères que l’histoire glorifiera, l’Empire sera transformé. Toujours fidèle conservateur de l’opinion, ne touchant avec elle, souvent même la pré cédant, la remet au pays reposé le fardeau que des voix unanimes lui avaient imposé au jour de la fatigue... A cette époque, il ne suffisait pas d’une voix pour fonder un gouverne ment ; il fallait la voix unanime de toute la France. Le gouvernement actuel ne doit pas avoir mal aux épaules pour l’u nique voix qui pèse sur elles. M. le procureur général continue sa merveilleuse apologie de l’Empire : L’Empire libéral succède à l’Empire auto...
À propos
Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.
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