Extrait du journal

Un jeune 'lue tentèrent les heures roses de Paris. I n subtil, ennemi des effets violents, et qui cherche dans les crépuscules de la grande cité l’occasion de consigner ces lumières fugitives dont s estompe, en lointaine perspective, la file des maisons et les maigres arbres alignés. On le surprend au travail non loin des degrés de la Madeleine, soit que la rue Royale, soit que la trouée des boulevards absorbe dans la confection de ces étoiles fluidiques, aérées, où l’œil savoure, avec de belles profondeurs d’avenues, des clartés blondes ou mauves, presque au moment de, défaillir. Dans colle atmosphère mélancolique, la ville se dessine, exacte et vraie. De tels tableaux, brossés aux minutes instables des fins de jour, se feraient volontiers pardonner une exécution hâtive. Pourtant, nulle hâte n'y parait. La rapidité de la louche, la fougue du métier, ne se décèlent que dans la fantaisie savante des ciels, choisis de préférence parmi ceux que des nuées meublent capricieusement. C’est un art sincère, d’une notation exacte. La palette est juste et notre Paris, si somptueux et d’une qualité si rare à de certains soirs, s’y retrouve en vérité et en sagesse. Des figures animent les rues, des voilures s’y croisent, et c est encore, à la faveur d’un sûr dessin, un Paris actif loyalement transposé. M. Gabriel Rousseau ne se manifeste aux Indié- | pendants qui* par ces jolies notes. Il a. quand il le veuf, et au milieu des campagnes. des dons plus robustes, une manière plus âpre. Il sera un jour tout à fait maître de lui. quand il voudra soutenir davantage ses premiers plans, toujours un peu inconsistants....