Extrait du journal

EUGENE CARRIERE (Palais de l’Orangerie) Qu’Euigène Carrière lut un grand peintre, qu’il soit un de nos maîtres français les plus remarquables de notre époque, c’est aussi vrai que la terre existe ; mais il sied toutefois de le clamer davantage encore, car il est une poignée de gens simples et sans connaissances d’art qui rient, dans leur inconscience, stupidement devant ses œuvres. « Le Peintre des brumes !... le Chevalier du brouillard », disent-ils... On n'est pas plus niais... Aussi faut-il nous féliciter de ce qu’un des admirateurs qualifiés d’Eugène Carrière, le sculpteur Devillez, ait tait don au Musée du Louvre, de ces quarante tableaux du maître, exposés temporairement, a l’Orangerie. Plusieurs sont fort importants, et tous sont de qualité superbe. D’aucuns sont de purs chefs-d œuvre, comme le Portrait du sculpteur Louis Deville^ dans son atelier, debout, en train de modeler, son grand levier venant se frotter le long de ses jambes, avec le modèle dont on entrevoit à (imite la charmante silhouette nue, elle se rhabille. Le tableau est admirable de couleur. Les noirs de la vareuse du statuaire sont d’une harmonieuse richesse, non moins que les modelés de la ligure et la beauté des mains. « Les •mains de ('.arrière » écrivait Jean Dolent....