Extrait du journal

Le maître Léon Bonnat bénéficie, comme Le Titien, d’un privilège fort enviable. Il reste jeune par le caractère, comme par la puissance et l’allure de son talent. On constate cela à la vue de ses deux beaux portraits : ceux de J/IIe Aboucaya et de Jflk> Kinen. Les ressources de la palette de M. Ferdinand Roybet sont inépuisables. Au moindre sondage, un nouveau filon encore plus riche, plus abondant, plus généreux, apparaît, à ce prestigieux artiste. Il s’est adonné, cette fois, au portrait avec une incomparable virtuosité, avec la joie de peindre, d’exécuter un portrait, une œuvre de son choix dans le cadre qu’il lui a plu d’indiquer : un parc aux décoratives frondaisons où son distingué modèle se meut aisément dans l’harmonie d’une belle fin de journée. Dans ce superbe portrait, si vivant et si vrai de M™6 B. de S.... M. F. Roybet a prodigué ses qualités maîtresses de peintre et de coloriste ; il s’est plu surtout à rendre l’expression très mobile de la physionomie, la finesse et l’éclat particulier des carnations, les riches et généreuses tonalités îles verts et des noirs du velours et des fourrures que vient rehausser la note blanche des dentelles. C’est là un des beaux portraits de Roybet !...