Extrait du journal

L’article de mon confrère, et ami Augi;ste Dalligny, sur la transformation de Paris sous le second Empire, suggère certaines réflexions, évoque bien des souvenirs. Que cette transformation, dans son ensemble réussie,ait été funeste à la beauté ancestrale du vieux Paris. que telles constructions nouvelles, par exemple ce qui a été perpétré place Saint-Gerniain-l’Auxerrois, en face de la colonnade, soient des défis a la raison et au goût, c’est ce qui n a pas besoin d’être dit une fois de plus. Enfin, au point de vue économique, on peut penser que les magnifiques quartiers modernes — j’emploie le mot magnifique au sens asiatique et non grec — en rendant la vie moyenne plus confortable, l’ont faite incomparablement plus chère. Toutefois, l’opération a été bonne : Paris, assaini, balayé en tous sens par les vents salubres, inondé de soleil jusque dans ses profondeurs, a plus gagné en quelques années qu’en plusieurs siècles. Et, sans nier la part de projets, même d’exécution qui revient aux gouvernements antérieurs, celle du second Empire demeure grande et louable. L’œuvre, du reste, a été largement continuée depuis 1870 ; œuvre d’ingénieurs, par malheur, et non d’artistes....