Extrait du journal

6° EXPOSITION ( >fi commence la montagne ? La réponse n'est pas très facile. M. Nozal. comme les géographes calculateurs des altitudes changeantes, estime grue la montagne commence au niveau à pou près immuable de la mer. ('/est ainsi qu'il nous mène en Camargue, à quelbues pas des Sain Le soma ri es, où mourut Mireille, où maintenant, en toute placidité, les familles d'Arles et des alentours viennent prendre les bains de mer, ce qui est plus réjouissant et moins pittoresque. La grève nui* s’étale. C’est le désert. de sable aride, de joncs misérables, de flaques d’eau peu profondes, et qui* tout à l'heure effleuraient de leurs ailes,d’immenses oiseaux,vagabonds des océans, exilés des continents lointains. Ijo mirage, dit-on,est. de ce pays étrange. M. Nozal en a compris le charme farouche et la grandeur. Jamais sa maîtrise vigoureuse ne s’est mieux affirmée, des premiers plans de vérité brutale et juste cependant, aux sérénités roses des montagnes perdues à l’horizon, car. enfin, il faut bien que la montagne ici ne. soit jamais complètement absente. Au reste, M. Nozal ne craint pas de l’aborder, même de la surprendre à toutes les heures du jour et de la nuit. Le soleil furieux le sollicite en Camargue ; aux Pyrénées, près de Caulerets, c’est la lune qu’il est allé interroger et conquérir, écoulant le bonassement des torrents lourds, et pénétrant les ombres tachées d’or. L’exécution est sommaire, ainsi que d'un décor de théâtre, mais aussi d’un effet très juste et puissant....