Extrait du journal

Nos industriels n'aiment pas augmenter leurs frais généraux ni faire des efforts, incertains ; ils redoutent les modèles originaux, il faudrait les commander à des artistes assez exigeants, puis en faire une étude spéciale et initier une main-d’œuvre trop spécialisée dans l’ancien. Enfin, ils préfèrent les innombrables documents anciens qui peuvent se combiner et se remanier sans avoir recours à des artistes, et que tous leurs ouvriers ont l’habitude de traiter. Ces ouvrages ne demandent aucun effort à produire, ils ont donné jusqu’ici un profit régulier, et comme cet usage leur suffit, ils n’entendent pas le modifier et craignent, comme peste, les manifestations étrangères, telles que les expositions internationales qui viendraient ouvrir les yeux du public, changer ses goûts et le pousser sur les produits étrangers, dont il ne pourrait trouver en France le similaire. Car, à l’étranger, on a déjà obtenu ce qu’en vain nous appelons en France depuis tant d’années. Ce mouvement se produira cependant malgré leurs entraves-, ils auront beau masquer la façade, en créant pour la circonstance d’une exposition des objets qu'ils sont décidés à ne pas poursuivre, le goût, la possibilité d’en obtenir seront acquis, et ce qu’on ne trouvera pas ici on ira le chercher ailleurs....