Extrait du journal
compte ; nous demandons encore aux socia listes, qui font la campagne dans le même sens que nous, de nous appuyer, d'affirmer Tégalité des sexes qu'ils se sont déclarés prêts à défendre et de nommer des candi dates. Le Parti ouvrier, nous le répéterons, a décidé que « fidèle à son rôle d'agitateur et d'instructeur des masses prolétariennes, il engagerait la lutte dans toutes les cir conscriptions où il compte des groupes et des membres, sans avoir à se préoccuper des chances de succès. Nous, les femmes, nous, le cinquième Etat, nous voulons aussi, en présentant dos candidates, jouer simple ment le rôle d'agitatrices et d'instructrices des masses ; do plus, nous ne le redirons jamais assez, nous entendons protester contre l'exclusion inique qn'on fait de nous en tout ce qui nous concerne, car nous fai sons partie de la nation et de l'humanité, nous payons les impôts, nous subissons les mesures municipales que nous n'avons pas prises, et lus lois que nous n'avons pas faites. Non, je le déclare, pas plus quoies socia listes, nous ne faisons campagne pour sou tenir le vieux système ; c'est bien plutôt pour que vite il s'écroule, car notre cause est celle do l'humanité ! Sans la participa tion do la femme à la fabrication des lois, dire que l'affranchissement de la femme est dans le travail affranchi n'a pas de sens. Il est une chose que certaines des candididates désignées n'ont pas voulu bien comprendre, c'est que nous ne les menions pas au succès, c'est que nous voulons sim plement protester et que nous les priions d'entreprendre avec nous une campagne d'agitation. L'une eût répondu affirmativement, à condition qu'il se formât un comité orga nisé fortement. Nous l'eussions avertie, je Taffirmo, s'il se fût agi d'enfoncer des portes ouvertes. La même réclamait les fonds nécessaires à la publicité ; quels fonds? Ceux d'affichage, de bulletins, de réunions ? Ces fonds-là, on les eût trouvés. Quant à de l'argent au-delà, c'eût été de l'argent corrupteur, et cet argent nous le repoussons absolument et de toutes nos forces ! Le principe est posé (il est posé dans tous les pays) du droit politique et social de la femme. Comme dans l'Ecriture, les temps sont pioches ! Eugénie Potonié-Pierre....
À propos
Le Journal des femmes est un hebdomadaire fondé en janvier 1891 par la militante féministe Maria Martin, qui en sera la directrice. Il prend la suite de La Citoyenne, fondée en 1881 par Hubertine Auclert, avec laquelle Martin a pris ses distances à la suite d’un désaccord. La publication revendique « organe du mouvement féminin » dans son sous-titre ; c’est ainsi qu’on y trouve principalement des articles portant sur la théorie féministe ainsi que sur l’actualité de ce mouvement.
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