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Le Journal des femmes, 1 septembre 1892

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Le Journal des femmes
1 septembre 1892


Extrait du journal

LA PAIX S'il y une question qui intéresse les femmes d'une manière toute particulière c'est assurément celle de la Paix. On nous objecte que les femmes, n'étant pas astreintes au service mili taire, n'y sont pas si directement intéres sées que les hommes. Nous affirmons le contraire. Trouvez-nous la mère qui ne préférerait pas mille fois partir avec son fils et affronter tous les dangers de la guerre, plutôt que de le voir s'en aller seul sans savoir si elle doit jamais le revoir ? Si les souffrances du soldat sont terribles, les angoisses de celles qui l'aiment et qui restent à la maison ne sont pas moins atroces. On le voit par la pensée, cet enfant tant aimé, exposé à la fatigue, à la faim, à la maladie ; on le voit blessé, mourant sur le champ de bataille en appelant sa mère. Elle ne vit pas, ne dort pas, passe tous ses moments à guetter ses nouvelles, les nouvelles de l'armée, et souffre le martyr en pensant à l'absent. Les femmes sont les apôtres et de vraient être les gardiennes naturelles de la paix. Nous n'étions pas surpris de les voir nombreuses au Congrès. Elles ont formé dans tous les pays des sociétés en faveur de la paix, elles ont adhéré à toutes les sociétés déjà for mées où les femmes sont admises. Elles comprennent que leur devoir, sur ce point, est si clair, leur intérêt si vital, qu'il ne leur est pas permis de négliger un seul moyen pour exercer leur in fluence. Elles organisent la propagande avec autant de zèle que les hommes et mettent en pratique tout autrement que les hommes, le fameux axiome : si vis 'paceni,/para bellum ; au lieu de préparer des canons, elles préparent des secours et organisent, en vue de la guerre, qu'elles font leur possible pour empê cher des associations comme celle des Femmes de France. Les services rendus par les femmes...
Le Journal des Femmes (1891-1911)

À propos

Le Journal des femmes est un hebdomadaire fondé en janvier 1891 par la militante féministe Maria Martin, qui en sera la directrice. Il prend la suite de La Citoyenne, fondée en 1881 par Hubertine Auclert, avec laquelle Martin a pris ses distances à la suite d’un désaccord. La publication revendique « organe du mouvement féminin » dans son sous-titre ; c’est ainsi qu’on y trouve principalement des articles portant sur la théorie féministe ainsi que sur l’actualité de ce mouvement.

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