Extrait du journal

« Quel crime, dirait-il, a donc commis Marix, si ce n’est celui de vous avoir imités ? Il a fait obtenir des grâces, des décorations ? C’est entendu. Mais vous ne pouvez pourtant pas l’accuser d’avoir accepté de l’argent, ni même un lièvre ou un plat de truites, pour faire pencher du côté du plaideur généreux un des plateaux de la justice, à l’instauré des juges de paix politiciens et faméliques dont vous avez infesté le territoire ! Le jugement une fois rendu, il s’est tout simplement appliqué à être pitoyable envers le condamné, ce qui peut encore passer pour être la forme la plus humaine de la justice; il a, pour ainsi dire, appliqué, après coup, la loi Bérenger... Ah ! vous riez, monsieur le sénateur, monsieur le député! Je me rappelle, je vous rappelle, je dénonce à l’opinion publique que vous vous êtes rendu auprès de M. le ministre de la Justice pour demander et pour obtenir, en faveur de tel ou tel riche fraudeur, voleur ou vendeur à faux poids, la liberté provisoire, prélude de l’acquittement ! Combien de billets de mille avez-vous touché pour arracher à la justice les plus abominables et les moins excusables des criminels ? »...