Extrait du journal

Et sa conscience n’est pas moins étroitement serve. D’abord elle a tant souffert qu'elle ne s’émeut guère aux douleurs d’autrui. Il a trop plu, venté, neigé sur elle. Elle serait morte si elle pouvait mourir. Réfugiée dans le socmeil.ellene bouge. Et puis, lors même quelle elle s’éveille, dans les tragiques circonstances où frémit tout ce qui n est pas encore cadavre et pourriture, on l'endort encore au moyen des vieilles, des hypocrites chansons par lesquelles elle fut une fois endormie. Les voix qui la menaçaient toutel’heure se font soudainement plaintives, douces, caressantes. On lui souille que la résignation est un remède, on lui suggère que le sali esl dans la peur. Si elle s’obstine, on la terrorise par l’exagération du péril. Et enfin, quand on désespère de la dompter, on a la ressource suprême de s'offrir pour la guider. Sa rébellion devient le droit. On le lui dit, on le proclame plus haut qu'elle. Les mains qui 1 ont frappée, blessée, torturée l’enguirlandent. On la pousse dans une voie triomphale. On fui jette des fleurs. Les plus tiers sont lespiushumbles devant la conscience populaire indignée, jusqu’au jour où, éternellement naïve, elle s'aperçoit avec stupeur qu’on la maltraite de nouveau, que des liens plus forts l'enchaînent, quelle elle n’a fait que changer d’enfer....