Extrait du journal

11 est vraiment curieux de voir, depuis quelques jours, les organes du château s’évertuer à concilier leurs velléités de gouvernement personnel, et leurs doctrines sur l’inviolabilité royale. C’est à qui entassera le plus de sophistes et s’enfoncera le plus dans les subtilités grammatinales, pour sauver ce contreviens. Ecoutez les Débats, par exemple, ils vous diront qu’on ne peut taire remonter jusqu’au roi la responsabilité des actes de son gouvernement, c’est-à-dire de ses ministres (car lui, pour rester inviolable, d’après la fiction constitutionnelle, il doit régner, mais non gouverner); ils vous diront que lorsque ces actes sont louables, il n’y a véritablement pas de responsabilité. Ainsi donc, ils n'admettent ni le côté moral, ni le côté purement individuel dans la responsabilité ; ils ne voient dans cette responsabilité que la possibilité d’être atteint par la loi, au cas d’actes coupables en politique. 11 semble vraiment qu’ils ont tous pris pour règle morale, politique et légale, cette maxime infâme : « La responsabilité n’est quelque chose que lorsqu’on ne réussit pas ! »...