Extrait du journal

Louis.—Eh bien! voilà. Les premières semaines que j'étais ici, j'ai fait comme vous, j'y ai mis de la patience, de la douceur d'abord, et puis après, de l'entêtement. Je m'acharnais, c'était une guerre entre nous et j'arrivais bien à la longue à le tirer de son pieu. Seulement, une fois la prunelle ouverte, il m'engueulait, parce que l'heure était passée ; il disait que c'était de ma faute, uu tas de raisons. Ça a fini par me lasser. Sans compter que, certains jours, il était pris de rage écumante d'être arraché de son sommeil, et alors il me lançait à la tête toutes les choses lourdes qui lui tombaient sous la main. J'ai reçu comme ça bien des objets auxquels je ne m'attendais pas: la lampe,Madame de Poitiers, cette tête en bronze que vous voyez là, le service à thé. Presque toujours, il me ratait, mais ça ne fait rien, c'est dangereux. Une fois, j'ai eu une vraie peur : il a sorti son revolver qu'il avait sous son traversin....