Extrait du journal

* On avait élevé des estrades place mena. Car l'avenue du Président-Wilson — coïncidence ou présage ? — passe par la place qui commémore cette bataille d'Iéna où la Prusse, fût morte à jamais si Napoléon, vainqueur, n'avait eu la faiblesse de lui faire grâce. Le président de la République, les présidents des deux Chambres, tous les ministres étaient là. Auprès de M. Poincaré, tout le monde regardait l'inoubliable et rude visage de M. Clemenceau, si tragiquement modelé qu'il a l'air déjà de sa propre statue. On se montrait des militaires : le maréchal Jonre, le général Pau, le général Guillaumat, le général Dubail, dix autres au képi doré. Et l'on admirait aussi le frémissement des drapeaux alliés, dont le vent faisait jouer les couleurs. Dans ces faisceaux chargés d'espoirs, où ne flotté plus la bannière russe, on remarquait l'étendard du peuple tchèque et le drapeau amarante et blanc de la Pologne toujours vivante....