Extrait du journal

En arrivant à Paris, M. von Ribbentrop ne sera certainement pas tenté de redire le mot du doge de Venise débarquant à Versailles : « Ce qui me surprend le plus, c'est de me voir ici. » H est de ceux qui ont vu trop de choses pour pouvoir s'étonner de rien. Sans doute sa pensée évoquera-t-elle plutôt le chemin parcouru depuis le jour où le chancelier Brüning venait faire pieusement oraison à NotreDame-des-Victoires. L'Allemagne démocratique n'en était encore qu'à tourner discrètement lea clauses militaires du traité de Versailles et à profiter du moratoire Hoover pour se libérer des réparations. Maintenant, c'est le ministre des affaires étrangères d'un Reich de 80 millions d'âmes, formidablement armé, qui reprend l'idée déjà conçue par le Kaiser de s'entendre avec la France....