Extrait du journal

Et me voilà derrière elle, par les larges allées humides, sous les branches chargées de pluie qui goutte. Elle marche, sautille, galamment troussée dans ses jupons de dentelles jaunes, sous une pèlerine d'écarlate et un large chapeau de feutre aussi gris que les pantoufles terlainant ses fines jambes en bas de soie coquelicot. Les oiselets qui s'envolent secouent l'eau des feuilles. Tels de jeunes militaires qui voudraient séduire la passante, les bouleaux redressent leur préstance en uniforme d'argent. Le parfum des sapins et des bruyères mouillées nous guérit de tous malaises. Les colimaçons gluants se traînent au travers des sentiers. Des lames de soleil glissent entre les couches ouatées des nuages....