Extrait du journal

Ne voyez-vous pas d'inconvénient à sauter sur la banquette comme un pantin ? Ne craignez-vous pas de vous heurter le crâne contre le plafond de la voiture ? Les courbatures vous paraissent-elles négligeables ? Alors, vous pouvez rester. Autrement, mettez pied à terre et marchez ! En une heure et demie à peu près, vous ferez le reste du chemin, qui est défoncé comme ne le fut jamais un sentier chinois. Il l'était l'année dernière, et l'année avant-dernière, et la précédente. Personne ne s'en occupe jamais. Ou, plutôt, il n'y a qu'un seul brave homme de cantonnier pour s'en occuper. Il fait ce qu'il peut. Quand un trou lui semble trop profond, il le comble avec des cailloux qu'il recouvre d'un peu de sable, et pousse parfois le zèle jusqu'à, les arroser....