Extrait du journal

J'ai reçu — comme tout le monde— la lettre du Herr Doetor demandant l'avis des écrivains français sur les représentations projetées par une troupe allemande qui jouerait à Paris, en allemand. Peu vous importe, n'est-ce pas, ma réponse? C'est la lettre du docteur qui est curieuse par la naïve vanité nationale dont elle témoigne. Vanité nationale qui n'est pas moindre, à coup sûr, que celle d'un Anglais, mais qui est d'un enfantillage plus divertissant. L'Anglais dit : Je suis le premier peuple du monde, pour la littérature comme pour les autres denrées. L'Allemand pense : Je deviendrai le premier peuple contemporain, pour la littérature, comme je le suis devenu pour l'éducation militaire, comme je suis en passe de le devenir pour le commerce et l'industrie....