Extrait du journal

faille! La gourmandise a ses rubriques spéciales dans les journaux, ses revues, sa bibliothèque chaque jour grossie de nouveaux ouvrages où le lyrisme abonde. Des clubs de gourmets se sont créés, sortes de francmaçonneries où n'est pas reçu compagnon qui veut. Il y avait, jadis, à Paris, une douzaine de restaurants, tout au plus, pour fines gueules de première catégorie; on ne compte plus, de nos jours, les chapelles sacro-saintes où les fidèles communient sous les espèces du canard à l'orange et d'un petit vin je ne vous dis que ça 1 Les gourmets — les vrais — étaient rares; aujourd'hui, les pseudo-gastronomes sont légion. Ils échangent des adresses mystérieuses, parlent avec des regards pâmés d'un haricot de mouton qui n'est réussi que dans une auberge de la rue de la Goutte-d'Or, d'une incomparable brandade de morue qu'il faut absolument aller manger dans une « hostellerie » de la rue des Blancs-...