Extrait du journal

Certes, il sera possible, bientôt, de dire le chiffre impressionnant des morts, possible aussi de faire le lamentable inventaire des ruines accumulées dans les contrées qui furent le théâtre des combats et dans celles qui, par leur éloignement de la lutte, semblaient devoir échapper à l'œuvre de destruction et que, cependant, les barbares n'ont pas épargnées. Nous saurons également combien ceux-ci ont fait de mutilés. Nous connaissons, par ailleurs, les dépenses militaires, et la lecture des budgets nous apprend que les autres ont augmenté sensiblement du fait d'un conflit qui a produit, sur l'ensemble du globe, des troubles économiques profonds. Mais qui songerait à faire de tout cela une addition quelconque ? Où trouver une commune mesure et comment soumettre à une même évaluation, l'évaluation en argent, des valeurs si différentes? Que représente la vie d'un, homme dans le capital national ? Dans quelle mesure la mutilation diminue-t-elle sa capacité générale de production ? La réadaptation ou une éducation nouvelle ne permet-elle pas d'en atténuer l'importance ?...