Extrait du journal

Les Russes avertis de leur approche ouvrirent le feu les premiers du haut des rochers où jusqu'alors n'avaient jamais habité que les oiseaux de proie et les bêtes féroces. Une artillerie qui semblait donner des .régions de l'air foudroya les vallées où débouchaient les Japonais. L'attaque fut pénible, sanglante, indécise : les cimes où étaient embusqués les Russes restèrent longtemps inabordables., Il faut avoir parcouru ces gorges tourmentées enfermées entre des monts qui n'ont point de pente ; il faut avoir escaladé ces pics verticaux au sommet desquels un homme sans fardeau ne se hisse qu'après dé rudes efforts, pour comprendre ce que peut être l'avance d'un fantassin sous une grêle de projectiles. Maintes fois, les Japonais ne pouvant plus continuer leur attaque ilurent rester couchés, tapis pendant plusieurs heures entre des rochers, attendant des éventualités propices. Chaque fois qu'ils essayaient de gravir la Montagne, les Russes faisaient rouler yers eux d'énormes blocs qui les écrasaient, telles les pierres d'une monstrueuse catapulte. Enfin, une qufnzaine le volontaires se dévouèrent : avec des ruses de Peaux-Rouges ils rampèrent jeans être aperçus jusqu'au pied de la montagne ; ils atteignirent un côté des positions russes qui, semblant inaccessible, était moins bien surveillé que les...