Extrait du journal

Je lisais tout à l'heure, dans les « Choses et autres » de la Vie parisienne, cette notule : « Oh ! les beautés du langage populaire ! Dans les environs du Mans, les paysannes appellent ce que vous devinez et ce qui leur appartient : un divertissoir. > Et cela ma rappelé une amusante parlotte de cet été à Trouville. Comment, dans ce dîner où, les fenêtres ouvertes sur l'immense mer teintée de sang par l'agonie du soleil, nous avions, en de subtiles boutades, analysé l'éternelle énigme de l'amour, — les femmes, avec d'apparentes ignorances, de brusques questions auxquelles on ne sait un instant quoi répondre, des sourires moqueurs et des nostalgies de bonheur absolu, les hommes avec des réticences libertines, un peu de fièvre et d'amertume, — en vînmes-nous à parler des mots-changeants, parfois drôles, parfois idiots, que de tout temps l'on a donnés aux filles ? Comment fut égrené le chapelet de ces noms de guerre sans queue ni tête,pour la plupart éclos et crevés aussi vite que des bulles de savon? Je ne saurais le dire....