Extrait du journal

En vérité, depuis vingt ans, depuis les fêtes de la Victoire, aucun « quatorze juillet » n'avait suscité un déploiement aussi somptueux de forces que celui dont hier se sont longuement emplis nos yeux. Aucun n'avait offert à la France aussi riche spectacle de son armée tutélaire. Aucun ne lui avait permis de prendre si réconfortante conscience de la cohésion et de la grandeur de son Empire. Aucun n'avait si intimement associé à nos fastes nationaux nos amis britanniques. Aucun, enfin, n'avait provoqué cette véritable migration de tout un peuple, cette aspiration d'une multitude inconcevable vers les hauts lieux que couronne l'autel de la Patrie. Ce sont là des choses qui ne se pourront oublier non seulement pour leur chatoiement prestigieux mais surtout pour cette qualité d'âme qui les élevait, pour cette éloquence de symboles, pour ce sentiment d'une nation fondue dans une fraternité qui s'appuie sur son histoire et garantit son destin de pays libre....