Extrait du journal

Ah 1 c'est qu'il est" entendu, pour toute une école de pauvres types ignorants ou de mauvaise foi, que Déroulède fut non seulement un rimeur mirlitonesque — ce qui est bêtement injuste — mais un odieux belliciste, un des responsables de la guerre. En vérité, l'auteur des Chants du soldat incarna, tel un nouveau Béranger, les sentiments unanimes de la France des premières années qui suivirent les désastres de 1870: il ne créa pas l'enthousiasme, la foi de la nation, il les exprima, et en cela, précisément, il remplit le vrai rôle du poète. Mais quand il mourut, ces espérances, ces colères, ces haines si explicables, si naturelles, n'étaient plus au cœur des Français : il n'était plus question de revanche,.. Alors, que reprochet-on à Déroulède ? Comme s'il n'avait pas aimé la paix autant que Briand lui-même et, versant déjà dans un optimisme. peut-être excessif, prédit, lui aussi, le désarmement des bras et des esprits !...