Extrait du journal

life usurpateur, puis assommé dans la mosquée ; son fils Hassân, empoisonné, son fils Husseine et toute sa famille — composée surtout de femmes et d'enfants, — abandonnés dans le désert de Kubela, livrés durant dix jours aux tortures de la soif ; les mâles expirant l'un après l'autre en combattant héroïquement contre une armée de 4.000 hommes ; les femmes emmenées en captivité ayant pu soustraire au massacre un fils de Husseine, âgé de deux ans, qui perpétuera la race des Imams, mais qui mourra aussi de façon tragique, ainsi que tous ses descendants jusqu'au douzième, lequel disparaît mystérieusement. Vous savez que les Alides ne croient pas à sa mort, le vénèrent sous le nom de l' « Imam caché » ou le « Mahdi » et fondent sur lui une espérance messianique, point essentiel de leur schisme d'avec les autres musulmans, que vous connaissez en Syrie, en Turquie et en Afrique. Mais pour en revenir à nos Nababs et leur soirée, je vous dirai que le tazié persan ressemble à nos mystères du Moyen âge, tels qu'ils se donnent encore tous les cinq ans à Oberammergau. Seulement, ici, le spectacle théâtral est toujours accompagné de processions sauvages, de mortifications expiatoires et de mutilations sanglantes. Les anciens Chahs consacraient des sommes énormes pour l'entretien des troupes de leurs taziés et le faste des représentations. Le Châh actuel a supprimé les drames et interdit les processions. Alors, c'est en Irak que les Persans viennent assouvir leur besoin de souffrir et leurs délires de pleurs....