Extrait du journal

puis dictés, lorsqu'il ne put plus écrire. J'ignore si on les réunira, comme il est devenu d'usage de le faire pour les fortes individualités de-l'art moderne, et il ne m'appartient pas d'émettre le moindre vœu sur ce point. J'estime, toutefois, qu'il sortirait de cette publication un Daudet peu connu, méconnu peutêtre, ardent au commerce de l'amitié, zélé pour toutes les expressions du beau, d'une activité d'âme et d'un rayonnement d'esprit extraordinaires. Si un jour ou l'autre cette correspondance est réunie, voici quelques billets que je prie son fils d'y comprendre. Je les avais conservés, avec nombre d'autres, parmi mes papiers de famille, car il y a une piété amicale comme il y a une piété amoureuse, et une piété filiale, et l'une des plus douées choses de la vie est d'avoir cotoyé un de ces hommes si rares en qui le génie s'unit à la bonté. Sur le torrent des jours, j'ai ramé plus de trente ans, mon cher Léon, dans le bateau de votre père, et même je vous y ai vu naître....