Extrait du journal

c'est au frais, sous les arbres, non loin de la mer sonore des Penmarch que j ai lu le récit vivant d'un si pittoresque relief de mon camarade Jules Huret, par lequel il me fut donné d'assister à cet étalage de boucherie sans en sentir l'horreur matérielle. Chaque fois qu'un spectacle évoque la bêtise, la lâcheté, la férocité de ranimai à face humaine, il trouve toujours un public d'hommes et de femmes. Les arènes dé Roubaix n'ont donc pas manque de clientèle, mais celle-ci n'en eut pas pour son argent et jura, un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. Le lion se refusa a donner la comédie du carnage et de la mort. Le fauve émasculé, abruti par. les coups d'épicu et de pique, se changea en lièvre sous les coups de cornes du taureau et prit la fuite. Serre de près; on le vit un peu plus loin s'accrocher aux barreaux de la çage et pousser des rugissements lamentables. Ce lion sanguinolent, les flancs crevés, la guette traversée, les dents cassées, qui implore, voilà ce que les civilises font pour .leur intérêt et pour leur plaisir du roi des libres déserts....