Extrait du journal

Je n'aborderais pas ce surjet là cette place s'il s'agissait seulement d'esthétique. Mais la carrière de Rodin comporte un enseignement. Cet artiste, dont les œuvres atteignent aujourd'hui des prix effrayants, travaillait, aux environs de 1880, à la Manufacture de Sèvres, où il recevait trois francs par heure : dans l'engobe de pâte blanche, il dessinait ces vases délicieux où de subtils Amours disent les grâces de chaque saison, où s'ébattent néréides et sirènes. En même temps, il s'attaque à la sculpture, dans un grand élan. Que d'efforts et que de luttes, depuis ses essais, chez Barye ou Carrier-Belleuse, depuis ses premiers ouvrages à la Bourse de Bruxelles! Il s'affirme avec. son Age d'airain et son Saint Jean-Baptiste prêchant, contestés à leur apparition et, dès maintenant, classiques. Un professeur dont le nom s'est perdu, Lecoq de Boisbaudran, original bonhomme, très pénétré des traditions du dix-huitième siècle, l'a mis sur la voie en lui enseignant le respect scrupuleux du métier. Il sç complète par son observation personnelle....