Extrait du journal

Cette absence de fièvre et de complications n'exclut pas les surprises. Il y a dix ans, M. Stanley Baldwin était presque inconnu, même dans le monde politique. Il y a un an, la majorité du public connaissait à peine son nom. Aujourd'hui, le voilà au faîte des honneurs. Le cas est presque sans précédent et frappe d'autant plus que le nouveau Premier n'a pas ces dons d'éloquence ou de popularité facile qui, dans les démocraties, font les fortunes rapides. Il a même comme une horreur de la rhétorique, du clinquant, de la réclame et du tape-àl'œil qu'affectionnait M. Lloyd George, par exemple. Son tempérament et sa carrière se rapprochent beaucoup plus de ceux de M. Bonar Law. Comme celui-ci, il vint tard à , la politique, ayant d'abord mené de grandes affaires industrielles et ayant réussi. Comme celui-ci, il sut gagner l'estime de chacun par son honnêteté morale, par la clarté de son esprit, par son bon sens, par sa fidélté à la parole donnée. Ce sont, un et l'autre, des hommes de haut caractère, dans un milieu et à une époque où cette qualité semble devenir- de plus en plus rare....