Extrait du journal

Tel un keepsake 1830 dont il verrait s'animer les planches à paysages, c'est par l'enchantement romantique de la Mer Intérieure que le voyageur d'Occident prend contact avec le Japon. Chapelets de fjords se terminant en criques, promontoires en pinces de crabe, lacs aux bleues profondeurs, golfes ourlés de sable, et par centaines, et par milliers, dentelant les quatre horizons, doublés par le calme miroir, taillés en citadelles, accroupis en dragons, cônes de basalte que couronne une pagode ou le panache d'un bosquet de pins, récifs volcaniques dont les torrents à la saison des pluies ont raviné la coulée de lave, rocs en arrêt aux flancs desquels s'étagent comme en quelque royaume lilliputien les terrasses à deux arpents, des jardinets d'estampes et de minutieuses rizières, manoirs fantasques, armada de nefs de pierre, continent éclaté à faces de monstres par quoi s'explique cette hantise de l'indigène à diviniser son sol, — les îles et les îlots....