Extrait du journal

Puisque le vote familial a-pour objet de conférer au père de famille le droit d'exercer, en attendant qu'ils puissent le faire eux-mêmes, les attributions électorales de ses enfants mineurs, il paraît préférable de déterminer, avant tout, quels sont ces enfants dont les droits devront être exercés par leur père ? Ne serait-ce pas le comble du paradoxe que de dire : « Le père exercera pour ses filles le droit électoral que celles-ci n'ont point et n'auront j amais ? » Précisons d'abord le droit des filles avant d'en attribuer l'exercice au père, et fixons aussi les droits de la mère non seulement sur son bulletin de vote, mais encore sur le suffrage de ses enfants mineurs. Jusque-là l'on est fatalement condamné soit à errer dans l'incertitude et l'arbitraire, soit à n'accorder au père, ainsi que nous le proposions en juin 1914, que le droit exclusif de voter aux lieu et place de ses fils mineurs....