Extrait du journal

Il faut avoir vu pour comprendre les incroyables difficultés que traduit cette expression si simple de « mauvais temps ». Pour m'en convaincre, je viens de visiter nos positions sur les rives inondées de l'Aisne, entre Craonne et Berry-au-Bac. Je n'ai pu m'y rendre que par des routes bourbeuses où les automobiles ne circulent plus qu'à grand'peine, .où les gros camions risquent à chaque tour de roue d'être enrayés jusqu'au moyeu dans des ornières, où il serait insensé de prétendre engager des canons. Sur les hauteurs on peut encore agir, avec beaucoup de patience et d'énergie et à condition de ne point vouloir hisser, le long des sentiers détrempés, de trop lourdes charges. Mais la plaine est un marécage où des troupes ne peuvent se maintenir qu'au prix d'une endurance...