Extrait du journal

La Haye, mai 1899, Vers les grilles du Palais du Bois, les curieux Hollandais qui rôdent, essaient de comprendre aux apparences de bonne humeur qu'arborent les figures diplomatiques, un présage de paix européenne. La gaieté des plénipotentiaires ne cesse pas d'alléger leurs allures, leurs gestes. A la réunion de vendredi, chez M. de Staal, à la réunion générale de samedi, les craintes premières de froissements semblent s'être évanouies. On demeure résolu à ne pas admettre la possibilité d'un incident fâcheux. Chacun emploie sa volonté la plus ferme pour en écarter les préludes. Très intelligemment, très savamment, M. de Munster aurait, murmure-t-on, décliné la viceprésidence, malgré les intentions préatables de l'empereur Guillaume, afin de ne pas imposer aux débats l'influence un peu trop certaine du pouvoir militaire germanique. Un Néerlandais occupera la seconde place de l'assemblée. Le maître des AUemagnes qui ne connut pas tout de siiite cet arrangement, prédit, l'autre jour, les bons résultats de la Conférence dirigée par les deux talents du ministre russe et du sien. Ce murmure, s'il est l'expression de l'exactitude, marque combien les plus autoritaires sont enclins à la conciliation, d'abord....