Extrait du journal

Et à propos de cette, école de Barbon, ou mieux de cette seconde école de Fontainebleau, 3e voudrais ici formuler une idée, un rêve plutôt, tant il y aurait sans doute d'obstacles administratifs à vaincre, mais que je crois bonne et fertile. Les œuvres de peinture s'étiolent dans les musées trop riches : trop nombreuses, trop pressées, elles se font tort ; le regard fatigué erre de l'une à l'autre, un peu distrait et comme hagard. Quand elles plongent au contraire dans l'atmosphère où elles ont été créées, choisies et espacées par le fait même de leur moins grand nombre, elles reprennent vie. Ne croyez-vous pas que précisément les Rousseau, les Millet, les Diaz, les Chintreuil, que sais-je encore ? les Courbet forestiers, les Sisley de Moret et de Montigny, un peu serrés à Paris, retrouveraient à Fontainebleau, près de la forêt, tout leur accent originel ?...