Extrait du journal

tant de bons serviteurs de la cause française. Nous défilâmes silencieusement devant les tombes de nos jeunes officiers, simplement parées de palmes jaunies, déjà recouvertes par la poussière du désert, puis devant celles de nos partisans indigènes que l'on a construites en ciment armé dans la crainte qu'elles ne fussent violées par les dissidents, et encore devant celles des Sénégalais que surmonte un cœur taillé dans du bois de palmier ou découpé dans le métal. Rougi par le soleil couchant, le sable étouffait le bruit de nos pas. On n'entendait que la lointaine rumeur du village en fête et les bêlements de quelques chèvres....