Extrait du journal

Les soixante-cinq, milliards (un peu plus de cinquante milliards en billets de banque, répétons-le) dépensés depuis 1919 dans les régions dévastées ont lourdement pesé sur l'économie nationale. Il a fallu les emprunter et l'on en paye aujourd'hui l'intérêt. D'autre part, ces milliards n'ont pas été anéantis. On n'a pas bâti en papiermonnaie les maisons qu'on a relevées. Les matières premières prodiguées à ce grand ouvrage, la maind'œuvre mobilisée pour le mener à bien ont absorbé totalement ces crédits énormes. Cinquante milliards (c'est-à-dire, à peu de chose près, la masse entière de nos billets après diverses inflations) ont passé dans la circulation. Une grosse part de cette somme gigantesque, par les méandres bien connus que les techniciens de finance décorent élégamment du nom de circuil ; fermé, a été transformée en bons de la Défense et a largement contribué à accroître cette dette flottante qui menace de nous submerger. Il est tout à fait impossible de continuer de ce train et, de fait, on s'est bien trouvé "dans l'obligation de stopper. Les derniers emprunts du Crédit national, personne ne l'ignore, se sont terminés par un échec. -...